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St Paul, le charme du Vieux Lyon historique
Le Vieux Lyon, demeure mon quartier préféré et après St Georges, St Jean je vous propose de flâner dans les ruelles de St Paul, de faire une pause sur ses petites places ombragée et de découvrir ses très beaux immeubles, héritages intacts de la Renaissance. Délimité par la Place du Change, St Paul s’étend sur les rives paisibles au nord de la Saône.
Cette place initialement baptisée « de la Draperie » réunissait tous les « changeurs » : ceux qui fixaient le taux des monnaies étrangères lors des transactions déjà nombreuses à Lyon au Moyen-âge. En 1303, elle prendra le nom de « Table de change ». Ces professionnels exerceront leur métier en plein air jusqu’en 1553, date à laquelle la première Loge du Change est construite. Elle sera agrandie en 1747 par Soufflot, un architecte réputé qui ajouta une arcade au portique et un étage avec balustrade.
Ce majestueux monument est le 1er du Vieux Lyon à avoir 4 façades.
Au XV siècle la Place devient le symbole de la florissante activité commerciale et financière de la capitale des Gaulles grâce au Dauphin Charles de France qui accorde, en 1420, le droit à la ville de tenir 2 foires par an. En 1463 son fils Louis XI confirme leurs privilèges d’exonération de droits et porte leur nombre à 4.
Le rayonnement des foires de la ville est tel que les grands banquiers italiens comme les Gondi, Guadagni … s’installent et acquièrent de magnifiques demeures comme celle qui deviendra le musée Gadagne et que la banque Médicis transfère sa succursale genevoise à Lyon.
Elle devient ainsi le centre du commerce européen et mondial où Italiens, Espagnols et Flamands se pressent pour échanger, négocier, acheter des marchandises faisant ainsi circuler des sommes astronomiques de monnaie. Ces foires voient affluer des marchandises prestigieuses et très recherchées comme la soie, le satin rouge de Milan, les épices de Damas ou d’Alexandrie ayant transités par les ports de l’Italie…
Place du Change
En face de la Loge du Change, au n° 2 on peut admirer la Maison Thomassin (ci-dessus), édifiée en 1285 et considérée comme une des plus anciennes de Lyon. C’est en 1388 que Claude Thomassin, un bourgeois tenant sa fortune du commerce du drap, la rachète et l’embellit. Au premier étage, on apprécie, dans cet exemple de l’architecture pré-renaissance, les délicates fenêtres à meneaux sous une frise de signes du zodiaque. Le deuxième étage révèle des baies entourées de fines colonnettes formant des arcs ogivaux dans lesquels sont sculptés des blasons royaux.
Cette place, très agréable en été, abrite 2 petits bouchons lyonnais dans les lesquels vous pourrez déguster quelques spécialités lyonnaises : Chez Louise et La cuisine des mamans.
Rue lainerie
Au Moyen-Age, elle se nommait la rue de « l’Asnerie » car elle était constituée de nombreuses écuries destinées aux ânes les jours de foire.
Au temps de la Renaissance, elle abritait de fastueuses demeures dont une des plus belles se trouve au 14 : la Maison Claude Debourg, du nom de celui qui la modernisa en 1510. Edifiée dans un flamboyant style gothique, ses baies profondes sont surmontées d’arcs en accolade de crochets et coquilles de toute beauté comme la statue de la Vierge logée dans l’angle. Un blason au-dessus de la porte rappelle que les ancêtres des propriétaires ont participé aux croisades.
Rue juiverie et Ruelle Punaise
Appelée ainsi à cause de la présence de nombreux Juifs chassés dès 1934 par l’édit de Charles V, elle verra de nombreux banquiers italiens y construire de somptueuses demeures.
C’est assurément dans cette rue que j’aime flâner et admirer ses richesses architecturales dont l’un de ses joyaux se trouve au n° 8. Il s’agit de la maison Renaissance d’Antoine Bullioud (ci-dessous) ancien receveur général des finances de Bretagne. Dans la 1ère cour, on découvre un puits avec dais et blasons très bien conservé et dans la deuxième la très étonnante « galerie sur trompes ». Imaginée par Philibert Delorme, de style renaissance classique, elle nous révèle sa splendeur : corniche décorée de têtes de taureau, de fleurs…
Tous les immeubles de la rue sont ornés de gargouilles et des blasons des échevins de Lyon. Les boutiques se lovent dans les arcades anciennes comme « l’horloger de St Paul » au n° 20 dans une maison datant de 1489 dont l’allée voûtée en croisées d’ogives menant dans une élégante cour intérieure est à voir absolument.
Les n° 22 avec sa maison Baronnat et n° 23 la Dugas dite « têtes de Lions », rivalisent de beauté mais ce qui est très surprenant c’est la ruelle punaise : un égout à ciel ouvert, témoignage du Moyen-âge permettant d’atteindre la montée St Barthélémy.
Si vous n’avez pas envie de grimper cette volée d’escaliers ni celle de la Montée du Change en bout de la rue Juiverie, je vous invite à continuer votre promenade sur St Jean puis St Georges, ces quartiers qui constituent un Vieux Lyon au charme incomparable.
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