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Lyon : le musée des automates, retour vers l’enfance
Il est rare de nos jours de voir des automates. Il faut souvent attendre Noël pour les retrouver dans les vitrines de grands magasins dans de magnifiques décors dressés pour l’occasion. Il suffit de voir la foule qui se presse afin de les admirer pour comprendre que les automates ont toujours autant de succès. Certains d’entre eux viennent peut-être de Lyon …
En 1946, la famille EMA ouvre dans un quartier du Vieux Lyon - St Georges - un atelier de fabrication d’automates électro-mécaniques. Ces derniers étaient achetés ou loués lors des grands évènements comme les fêtes de fin d’années, le 8 décembre …
Ils servaient également de publicité animée dans les vitrines des commerçants pour attirer le chaland. On peut voir, par exemple, dans le hall d’accueil du musée « la laveuse » qui se penche inlassablement au dessus d’une cuvette émaillée pour brasser son linge. Elle avait été commandée par un des premiers vendeurs de machine à laver qui l’exposait afin de vanter les mérites de ses appareils et l’intérêt d’éviter de pareilles corvées.
Avec le temps, les moyens de communication évoluent et les traditions se perdent. Robert Ema créé un lieu pour exposer ses automates. Il deviendra officiellement un musée en 1991. Aujourd’hui l’atelier fonctionne toujours. Il fabrique des automates à la demande et d’autres pour enrichir la collection du musée. Il en accueille désormais 250 qui constituent une vingtaine de scènes féériques répartis dans 7 salles.
Leur méthode de fabrication n’a pas changé depuis 1946. Elle est illustrée dès l’entrée. Un « squelette » contient un mécanisme électromécanique avec deux engrenages qui entraînent les mouvements des figurines. Les corps sont en latex et les visages sculptés dans une sorte de pâte à modeler avant d’être moulés puis peints. Les habits sont confectionnés par une couturière directement sur l’automate. Toute la production s’effectue dans les ateliers du musée et il faut compter 1 à 2 mois pour en obtenir un.
Cela prend effectivement du temps mais le résultat est magnifique et nous offre un voyage dans les souvenirs de notre enfance. On est accueilli par la reconstitution d’un cirque aux couleurs vives dans lequel jouent en rythme les saltimbanques. Un lanceur de poignards fait mine de jeter son coutelas sur une roue tournante, les clowns font les pitres pendant qu’un magicien fait sortir un lapin de son chapeau, l’otarie tient son ballon en équilibre sur le bout du nez alors que les trapézistes s’élancent avec fougue sans jamais tomber.
Puis viennent les reproductions de tableaux célèbres comme les joueurs de cartes de Cézanne, la laitière ou encore la jeune fille à la perle de Wermeer, Chaque couleur est travaillée dans celles des œuvres originales et le rendu est saisissant de réalisme et de douceur. Les tableaux de Millet nous replongent dans la campagne du XIXème siècle. Grâce aux automates laboureurs, faucheurs, glaneurs … on retrouve les gestes d’une époque révolue.
Après la campagne : voyage parisien sur le parvis de la tour de Notre Dame pour une scène qui rend hommage au roman de Victor Hugo : « Notre dame de Paris ». On retrouve tous les personnages de cette histoire réunis autour d’Esméralda jouant du tambourin.
Avec le même luxe de précisions, de couleurs chatoyantes et de décors enchanteurs on découvre les scénographies du pays imaginaire de Peter Pan, de l’atelier de Gepetto : le « papa » de Pinocchio, le sous-marin « le Nautilus » de « 20 000 lieux sous les mers » écrit par Jules Verne, de l’opéra « la flûte enchantée » de Mozart et du repas fabuleux du « Gargantua » de Rabelais.
Lyon est également l’honneur avec la reconstitution d’une scène dédiée à Guignol. La fameuse marionnette devient automate maniant son non moins célèbre bâton. Il est évidemment accompagné de ses traditionnels acolytes dans un joyeux spectacle animé.
L’escapade lyonnaise se poursuit avec la reconstitution d’une partie du quartier de la Croix Rousse en 1950 connu comme étant celui des soyeux. Les automates endossent les habits des métiers de cette époque : blanchisseuse, commis de ronde (contremaître), laitière … et bien sûr des canuts : les ouvriers de la soie. Métiers à tisser en fonctionnement, intérieurs de leurs ateliers, fabrication de la précieuse étoffe… sont détaillés avec minutie et poésie.
Et parce que Lyon est connue pour avoir 3 fleuves : le Rhône, la Saône et le Beaujolais, un décor retrace des vendanges traditionnelles de ce crû. On y apprend comment on transportait les grappes de raisin avant qu’elles ne soient foulées aux pieds pour être pressées et mille petites choses grâce aux gestes des figurines.
Le musée des automates est situé au 100 rue St Georges (Lyon 5ème) mais dès le n° 61 de cette rue vous découvrirez des vitrines extérieures dans lesquelles des automates se mettent en mouvement si vous pressez le bouton indiqué. Elles ont chacune un thème : le Londres de Sherlock Holmes, le magicien d’Oz ou encore la légende de St Georges terrassant le Dragon…
Le musée des automates : www.museeautomates.com
Tarifs : adultes : 7,5 € - étudiants : 5,5 € - Les chèques vacances sont acceptés
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