Lyon est une ville possédant un patrimoine architectural très riche et de toute beauté.
Un de ses trésors se nomme Traboule. Typiquement lyonnaise, la traboule est un passage souvent étroit commençant par un couloir d'entrée d'un bâtiment. Il se poursuit au travers de plusieurs d'entre eux et relie souvent une rue à l'autre. Parfois, la traboule traverse de très belles cours intérieures arborées.
Les traboules sont une spécialité lyonnaise et on en dénombre entre 400 et 500, quelques unes sont également signalées dans la région (Villefranche sur Saône, Macon, Chambéry, St Etienne…).
Pour l'architecte Clair Tisseur -né à Sainte Foy les Lyon en 1827 et plus connu sous son nom de plume : Nizier Puitspelu- « Trabouler (v.n.) s'emploie seulement dans l'expression "une allée qui traboule". Une allée de traverse … De tra (trans) et bouler (rouler)..."
Pour l'archéologue Amable Audin (1899-1990) le mot traboule vient tout simplement de la langue de Virgile : trans : à travers et ambulare : marcher, parcourir, ...
Les premières traboules de Lyon dateraient du IX siècle. Les acqueducs romains ne fonctionnant plus, les habitants de Lugdunum s'installèrent au bord de la Saône au pied de la colline -qui deviendra plus tard celle de Fourvière- afin de s'approvisionner facilement en eau. Ils construisirent des maisons bordant deux longues rues parallèles. Les traboules permettaient de communiquer entre les habitations et de rejoindre le fleuve.
Dans le vieux Lyon -le quartier St Jean- les traboules ont été construites à la Renaissance. Edifiées sur le modèle du patio Romain avec ses galeries intérieures, elles permettaient d'accéder au puits commun. On peut citer celles qui se trouvent quai Romain Rolland (aux numéros 7, 14, 15) , rue St Jean ( aux 10,19,27, 34 , 40, 54,68). Les traboules les plus récentes se trouvent dans le quartier de la Croix Rousse dans les immeubles édifiés pour les canuts. Les canuts sont les ouvriers qui travaillaient principalement la soie. Ces passages leur étaient très utiles pour transporter draps et autres pièces à travers la ville, à l'abri des intempéries et des éventuels voleurs. C'est dans ce quartier que vous pourrez admirer deux des plus célèbres traboules : la Cour des Voraces et le passage Thiaffait.
La presqu'île est également fournie en traboules, celle du 5 rue Auguste Comte mène dans une cours surprenante de calme en pleine ville et débouche rue François Dauphin.
Tout au long des siècles ces traboules ont prouvé leur utilité. Au XVI siècle elles ont connu les guerres de religion et abrité aussi bien les Catholiques que les Protestants. Lors de la révolution française, elles deviennent le terrain de prédilection des Jacobins et des Girondins.
Le XVIII siècle verra la révolte des canuts qui utilisaient les traboules pour communiquer et se retrouver en secret pendant que les batailles faisaient rage sur les barricades.
Plus tard se sont les résistants qui s'en empareront durant la seconde guerre mondiale.
De nombreuses traboules sont ouvertes au public et peuvent être visitées lors de visite guidées. D'autres sont plus inaccessibles car de nombreux immeubles sont équipés de digicodes. Il est alors préférable de s'y rendre avant midi, du lundi au samedi, puisque tous les matins les portes sont ouvertes afin que les facteurs apportent le courrier.
Les traboules sont une visite incontournable de Lyon, chargée d'un passé historique, elles révèlent très souvent de belles surprises.
Pour visiter les traboules : contacter l'office du tourisme de Lyon (Place Bellecour) ou via leur site internet www.lyon-france.com/
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