
A Lyon, le « bien manger » est un art de vivre
qui se cultive et s’entretient. Il y a encore des maisons qui fabriquent des
produits artisanalement dans leurs ateliers avec des produits frais et
rigoureusement sélectionnés. Le résultat est incomparable et inimitable. Je
vous propose de découvrir trois fleurons de la gastronomie lyonnaise dont deux
sont centenaires.
Giraudet
C’est en 1910 à Bourg-en-Bresse dans l’Ain, à 1 heure de
Lyon, que les époux Giraudet installent leur atelier de fabrication de
quenelles. La paternité de cette dernière est revendiquée en 1907 par un
charcutier du Petit Vatel : Louis Legroz.
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A l’origine, elle permettait d’apprêter les poissons des
étangs, notamment les brochets, afin de les conserver. On pilait sa chair et on
ajoutait une panade de farine, du gras de bœuf, des œufs et on l’assaisonnait.
Cette pate était roulée à la main, farinée et pochée.
C’est un autre charcutier : Joseph Moyne qui recréa
et améliora la recette après la 1ère guerre mondiale pour en faire
la quenelle que l’on connaît aujourd’hui.
C’est une préparation à base de semoule de blé dur, de
beurre et d’œufs. Moulées à la cuillère, les quenelles sont pochées, cuites
puis égouttées. Les plus connues restent celles au brochet de la Dombes et
celles à la volaille de Bresse.
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Mais au fil du temps et toujours dans le respect de la
tradition Giraudet a renouveler ses saveurs comme celle au brochet et à l’encre
de seiche, entièrement noire, avec un fort goût iodé. Il en existe également à
la sardine et au citron, aux épinards et basilique, à la morue et piment
d’Espelette, aux olives noires des Baronnies, au brochet aux écrevisses, nature
au lin … Elles sont toujours moulées à la main et à la cuillère et Giraudet
sélectionne les ingrédients chez les artisans et producteurs de la région.
Les quenelles peuvent être cuites au four ou à la
casserole, natures ou nappées d’une
sauce. Giraudet en confectionne des fraîches d’une rare onctuosité comme la
« Nantua » au fumet d’écrevisses. La « suprême à la crème
fraiche », celle au corail de St Jacques ou encore celle aux morilles sont
inoubliables.
Et si vous surveillez votre ligne, n’hésitez pas à goûter
aux soupes que Giraudet confectionne toujours artisanalement depuis quelques
années. Les parfums sont très originaux comme celle lentille corail au curry,
la tomate au piment d’espelette et celle aux légumes d’antan : panais,
topinambours…
Giraudet : http://www.giraudet.fr/
A Lyon : Halles de Lyon et Bellecour : 2 rue du
colonel Chambonnet avec service de petite restauration jusqu’à 16h.
La charcuterie Bobosse
En 1962 René Besson dit « Bobosse » reprend la
charcuterie familiale de Villefranche-sur-Saône dans le Beaujolais. Cet homme
haut en couleurs, aimant la vie, copain avec Paul Bocuse, déménage rapidement
pour des locaux plus grands à St Jean D’Ardière. Dans les années 90 il passe la
main à Bernard Juban qui va perpétuer la tradition d’une charcuterie lyonnaise artisanale
et savoureuse.
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Ce qui a fait la réputation de Bobosse c’est son andouillette
tirée à la ficelle. Les viandes sont taillées en lanières et liées l’une à
l’autre par leurs extrémités. Elles sont ensuite tirées dans un boyau naturel.
Cette méthode ancienne se fait manuellement et ne peut pas être industrialisée.
Grillée, poêlée, passée au four, on la sert généralement
avec une sauce à la moutarde. Je vous conseille de l’essayer en gratin avec un
vin de Beaujolais blanc, une fondue de poireaux et d’échalotes et toujours
une pointe de moutarde… un vrai régal dont vous trouverez la recette sur le
site internet de Bobosse ainsi que bien d’autres, toutes aussi appétissantes,
comme celle du Sabodet braisé au vin rouge.
Fabriqué avec la tête de porc, ses morceaux sont hachés
avant de farcir un boyau naturel qui est ficelé avant d’être étuvé. Ces
ficelles lui donnent un air de sabot d’où son nom. Après cuisson on le sert
tiède sur un lit de salade. Mais le plus souvent il est préparé avec une sauce
au vin rouge et braisé. Il s’accompagne parfaitement de pommes de terre, de
lentilles, ou d’un gratin Dauphinois.
La tête sert également à fabriquer une très parfumée
salade de museau et la tête roulée pistachée.
Côté jambon celui persillé au Beaujolais rivalise de goût avec les
saucissons à cuire et cervelas pistaché, rosette, Jésus … le tout accompagné de
quelques grattons.
A la boutique située aux Halles de Lyon s’ajoute celle de
St Jean d’Ardières dotée en plus d’un espace de restauration. Vous pourrez
déguster toutes ces spécialités mais aussi des caillettes aux épinards, du
gâteau de foie de volaille sur son coulis de tomates accompagné de la fameuse
quenelle, du boudin blanc au foie gras déglacé au vinaigre balsamique blanc …
et de nombreux autres produits sur place tous réalisés dans les règles de
l’art.
Bobosse : Halles de Lyon et St Jean d’Ardrière
Voisin
C’est en 1897 que Léon Voisin crée à Lyon, Cours de la
Liberté dans le 3ème arrondissement sa 1ère boutique de
torréfaction de cacao et café qu’il ramène du monde entier avec des thés et des
épices. S’entourant de maîtres chocolatiers ils créent ses premières
friandises. Dans les années 60 apparaît le fameux Coussin de Lyon dont la
réputation a largement traversé nos frontières.
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La Maison Voisin a imaginé cette forme en puisant son
inspiration dans l’histoire de la ville. En 1643 la peste sévit, les
échevins organisent une procession à Fourvière pour demander à la Vierge de les
préserver. Ils lui apportent un cierge et un écu d’or sur un coussin de soie.
C’est ce coussin, transformé par Voisin en ganache de chocolat et pâte d’amande avec
une pointe de Curaçao, qui est devenu un des symboles gourmands de Lyon. Une
autre de ses spécialités est la quenelle qu’il a détournée pour en faire un
praliné recouvert d’un mince nappage de chocolat blanc. Quant aux amateurs de
liqueur de vieux marc, ils apprécieront ses « sarments du
Beaujolais » qu’ils retrouveront dans un chocolat noir craquant.
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Aujourd’hui, la 3ème et 4ème
génération perpétuent la tradition dans un esprit d’innovation et fabriquent une
gamme de chocolats variés : des ganaches à la cannelle, à la violette, au
thé vert, au fruit de la passion … des pralinés pur noisette et éclats de
noisette du Piémont, des pralinés noirs ou au lait feuilletés … une véritable
ribambelle de saveurs que l’on a envie de toutes croquer.
Pour accompagner les chocolats, Voisin dispose d’une
grande gamme de cafés en provenance du Brésil, des hauts plateaux de la
Cordillère des Andes en Colombie… et des thés natures ou aromatisés du Ceylan,
du Japon, d’Inde…
Pour Noël, Voisin prépare une très belle boîte de ses
meilleurs chocolats fins toujours fabriqués dans ses ateliers lyonnais ainsi
que les incontournables papillotes, fruits confits et marrons glacés.
Voisin : 22 boutiques dans le Grand Lyon dont au 28
rue de la République et Place Bellecour (2ème arrondissement).
Centre commerciaux Confluence et Part Dieu.
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