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GUIDE GROUPON SUR LYON

Focus sur les cryptes du Lyon sous-terrain

PAR: Catherine Cervoni |29 août 2014
Focus sur les cryptes du Lyon sous-terrain

Lyon recèle un grand nombre de cryptes qui font partie de son patrimoine et qui sont chargées d'histoire. De celle qui est peut-être la plus connue à celle dont les rénovations s’achèvent pour être bientôt ré-ouverte au public, nous allons à la rencontre de la crypte de la basilique de Fourvière et de celle de St Pothin, toutes deux situées sur la colline de Fourvière.

La crypte de St Joseph de la basilique de Fourvière: majestueuse

La basilique de Fourvière domine Lyon, et de son esplanade, on a un panorama unique sur la ville et les Alpes. Un mélange de style bizantin, romain et gothique en fait un monument imposant et magnifique. La première chapelle est construite au XIIème siècle et après plusieurs agrandissements, c'est en 1872 que commence l'édification de l'actuelle basilique.

Crypte de la Fourvière

Elle abrite la crypte de St Joseph dont la porte extérieure est gardée par le massif lion de Judas (emblème de la tribu de Joseph) sculpté par Charles Dufraine. On peut également y accéder de l'intérieur en descendant par un double escalier de marbre rouge.

La crypte est une vaste chapelle basse sobrement décorée qui symbolise l'ancien testament.

L'autel consacré à Joseph est de toute beauté. Baigné par la lumière feutrée émanant des 7 vitraux représentant l'eucharistie, sa voûte et le sol sont couverts de riches mosaïques. Le pavement est orné de médaillons d'animaux rappelant les 7 péchés capitaux comme le dragon à 7 têtes pour le mal, le paon pour l'orgueil, la tortue pour la paresse … Huit piliers supportent les statues des 8 anges des béatitudes. Sur les murs sont gravés le nom des paroisses qui ont participé au financement de la basilique.

L'autel avec ses 4 anges coupant des blés et 4 cueillant des raisins, symbolisant le pain et le vin, est surmonté de la statue de Joseph à l'enfant Jésus du sculpteur Fabish. Dessous, un haut relief figure la mort du patriarche. Son visage est inspiré de celui de Pierre Bossan, l'architecte en charge de la réalisation de la basilique et décédé avant son achèvement.

Pour les amateurs de musique, il est intéressant de noter que cette crypte accueille régulièrement des concerts que vous pouvez consulter par exemple sur le site Concert and Co.

La crypte de St Pothin : fin des rénovations

La crypte de St Pothin est actuellement en phase terminale de rénovation. Elle fera partie de l'Espace Culturel du Christianisme dont l’inauguration eut lieu en mars 2014.

Cette crypte est à l'origine une grotte, composée de 3 espaces, située dans le jardin d'une maison de l'Antiquaille sur la colline de Fourvière. Quand les Visitandines y installent leur monastère au XVIème siècle, elles utilisent cette grotte comme sépulture.

Tout va basculer en 1604 quand l'historien Claude de Rubys affirme que l'ancien palais impérial de Lugdunum se situe à l'Antiquaille. Or un palais suppose une salle de justice et donc une prison. Très vite on en déduit que c'est là que furent jugés en 177 St Pothin et 47 autres Chrétiens qui deviennent des martyres.

Crypte St Pothin

La grotte est dorénavant considérée comme la prison où ils auraient été enfermés et le plus petit réduit est identifié comme le cachot de St Pothin. La rumeur commence à se répandre mais c'est véritablement dans la nuit du 3 au 4 novembre 1689 que la grotte devient un sanctuaire reconnu. En effet la sœur de Thélis parvient à convaincre la mère supérieure que St Pothin lui est apparu en songe devant le caveau cette nuit là et l'a assuré de protéger tous ceux qui l'invoqueront en ce lieu.

Les Visitandines commencent alors à décorer le local et installent un bassin afin de donner à l'eau qui reposera dans le cachot les mêmes vertus que celles de saintes reliques et capables de guérir toutes les maladies.

Le cachot va attirer de nombreux pèlerins sans discontinuer mais le monastère des Visitandines devient un bien d'état en 1792 sous la révolution. En 1803 il est transformé en hôpital qui sera fermé en 2003. Rendu au culte dès 1804 il connaît une très grande affluence suite à la visite du pape Pie VII le 19 avril 1805.

Les dernières décorations seront commandées par le chanoine Comte de 1886 à 1893 pour fêter le 17ème centenaire de la mort de St Pothin

Après les nombreux aménagements et embellissement au fil des siècles, le caveau de St Pothin se présente comme une salle voutée comportant 5 piliers de marbre blanc. Sur celui qui est au centre on peut lire les noms gravés des 48 martyrs. Le caveau est entièrement orné de mosaïques, celles des voutes sont dans les tons de rouge et blancs et figurent des palmes, croix fleuries et roses stylisées dans les tons verts et dorés.

On retrouve des palmes et un agneau sur le mur qui sert d'arc de triomphe à l'entrée du cachot. Un autre comporte une niche abritant un autel surmonté d'une vierge à l'enfant sur fond d'or.

Les autres murs donnent une représentation des martyrs de Lyon réunis selon la nature de leurs supplices : les 9 femmes ayant eu la tête tranchée puis les 12 hommes. Puis on voit la procession des 9 femmes mortes étouffées et des 9 hommes ayant subis le même châtiment. Elle est conduite par St Pothin qui les mène vers l'entrée du cachot. En écho, Ste Blandine dirige la file des 6 martyrs livrés aux animaux.

La rénovation est pilotée par une association : l'Eccly (Espace Cultuel du Christianisme à Lyon) qui réhabilite les pièces situées au niveau et sous le cloître de l’ancien couvent- la partie la plus ancienne de l’hôpital de l’Antiquaille qui a fermé ses portes- pour en faire un espace culturel qui accueillera des expositions permanentes et temporaires.

Cet espace est situé dans l’ancien hôpital au 1 rue de l’Antiquaille, Lyon 5ème.

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