La 12ème édition de la Biennale de Lyon a fermé ses portes en janvier dernier. 70 artistes venus du monde entier étaient présentés au Musée d'Art Contemporain, à la Sucrière, à la Fondation Bullukian et pour la première fois dans l' Eglise Saint-Just et dans l'ancienne chaufferie de l'hôpital de l'Antiquaille.
Depuis sa création en 1991, Thierry Raspail, le directeur artistique de la biennale demande aux commissaires invités de réfléchir à un mot clé. Depuis 2009, le mot est « transmission ». Proposé à Gunar B Kvaran – le commissaire de cette édition 2013- celui ci a répondu « récit ». Ce mot est ainsi devenu le point de départ pour construire l'expo et ses évènements périphériques. Les artistes sélectionnés ont expérimenté les modalités et les mécanismes du récit. A travers leurs créations ils nous ont raconté des histoires. Réelles ou imaginaires, petites ou grandes : de l'anecdotes de la vie quotidienne aux évènements historiques et sociaux, elles ont fait de la Biennale un livre ouvert que l'on a parcouru parfois séduit, parfois dérouté, souvent interrogateur.
Ces histoires ont pu parfois évoqué les nôtres, nous faisant revivre des souvenirs ou nous projetant dans des mondes inconnus. Les artistes ont utilisé une multitude de formes d'expression, de matériaux, de techniques et de technologies... Sculptures, peintures, photos, vidéos, sons, objets, performances... ont constitué une narration artistique riche, variée et imaginative, reflet de la personnalité et de la culture des artistes.
L'art est toujours subjectif et telle œuvre qui fera naître une émotion chez quelqu'un en laissera un autre indifférent. Mais la diversité des créations était telle qu'il était impossible de rester insensible à cette Biennale. Mes coups de cœur sont très personnels et je citerais quelques exemples à commencer par Roe Ethridge qui a réalisé les photos qui illustrent les affiches de cette 12ème édition ainsi que le jardin « zen » de MadeIn Company au centre du café restaurant de la Biennale. A la Sucrière j'ai été interpellée par le « prototype de paradis » de Fabrice Hyber, les œuvres de Yoko Ono et son invitation à écrire sur un monument éphémère quelques mots en hommage à toutes les mères ainsi que l'installation de Juliette Bonneviot : la « Jeune Fille Minimale » qui racontait l'histoire d'une ménagère écologiste.
Le Musée d'Art Contemporain reste mon lieu préféré. Il présentait la série de sculptures et installations de Mary Sibande et son personnage imaginaire « Sophie », les oeuvres lumineuses et colorées d'Antoine Catala (ci-dessous), ainsi que celles de David Douard : les « 4NIMOPRH5 2013 », sans oublier les moulages en résine de Patricia Lennox-Boyd …
Mon dernier coup de cœur a été pour l'église St-Just qui accueillait le « Barbie Slave Ship » de Tom Sachs (ci-dessous) : l'imposante maquette du Victory, navire de ligne du XVIIIe siècle. Elle narrait l'histoire de l'esclavage en utilisant 324 poupées Barbie dont les noms empruntés à nos contemporaines (Brigitte Bardot, Lara Croft, Ella Fitzgerald....) étaient inscrits sur un tableau.
La Biennale d'art contemporain de Lyon est un évènement annuel important dans la vie artistique et culturelle de Lyon. Sa prochaine édition aura lieu du 10 septembre 2015 au 3 janvier 2016 et aura pour commissaire Ralph Rugoff, directeur de la Hayward Gallery à Londres. Pour cette 13ème édition, Thierry Raspail ouvre une nouvelle trilogie 2015-2019 autour du mot "moderne". Il faudra donc être patient pour découvrir les prochains joyaux de la Biennale...
Quelques photos de la Biennale : www.biennaledelyon.com/fr/edition-2013/expo-internationale/lieux.html
Enfin la 16e Biennale de la danse se tiendra du 10 au 30 septembre 2014 avec des troupes venant des 4 coins du monde et des spectacles très diversifiés alliant danse de répertoire, de création ou encore performance et cirque.
Tout savoir sur la Biennale : www.biennaledelyon.com/
-----
Découvrez nos Bons Plans Musée à Lyon !